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Aiga de Març signifie en occitan "Eau du Mars" ou "Eau de Mars".
Le Mars est une des rivières prenant sa source dans les contreforts du volcan cantalien, sur le flanc ouest du Puy Mary.


Dans la vallée du Mars se trouve le village du Falgoux, où a vécu un violoneux fameux, Gustave Ythier, forgeron de profession. Son répertoire étonnant a été recueilli, notamment, par Olivier DURIF, Jean-François VROD et Jean-Pierre CHAMPEVAL (retrouvez l'histoire de ce collectage et bien d'autres choses fort instructives dans le livre + CD qu'Olivier DURIF a consacré aux musiques et danses traditionnelles des Monts d'Auvergne et du Limousin, ouvrage indispensable à toute bonne bibliothèque trad). Les liens entre l'eau et le violon sont particulièrement étroits dans cette région, puisque un ruisseau né lui aussi des Monts du Cantal (de la planèze de Trizac, exactement, juste au-dessus du Falgoux), s'appelle... le Violon ! Et plus bas dans la vallée, se trouve même un hameau dénommé La Chanterelle, qui se trouve être par ailleurs la corde la plus aiguë sur un violon ! D'ici à ce qu'on nous dise que le Puy Violent est une déformation du Puy Violon, il n'y a qu'un pas... de bourrée sans doute !

François avait écrit au début d'Aiga de Març un texte destiné à présenter le groupe et sa musique, le voilà...!


"Cette musique est semblable à l’eau perdue de la planète Mars… née des paysages et des hommes qui l’ont vue naître, elle les a, à son tour, profondément modelés. Et si elle peut paraître endormie au creux des mémoires ou au plus profond des failles volcaniques, elle ne demande qu’à en sourdre à nouveau pour ruisseler sous nos doigts.
Cette musique a aussi la versatilité des giboulées de Mars… chargée des dernières morsures glacées de l’hiver qui s’achève, et en même temps emplie de la lumière et de la sève vitales du printemps qui s’annonce, elle nous inonde tout à la fois de nostalgie et de tristesse, d’espoir et de liesse. Nous laissant ainsi le choix de nos émotions, elle nous ouvre tout un océan de liberté.
Cette musique puise sa propre source aux sources du Mars… ainsi qu’à celles de toutes ces rivières nées comme lui des hautes-terres d’Auvergne. Elle leur a emprunté leurs pulsations telluriques, leurs rythmes endiablés, leurs accents rocailleux, leur suave fluidité, pour les faire rejaillir dans les caresses d’un archet sur les cordes d’un violon ou le scintillement d'une chabrette.
Cette musique, c’est celle qu’Aiga de Març s’attache à perpétuer, dans la tradition des violoneux et chabretaires des temps anciens et dans le respect des travaux de ceux qui les ont collectés. Aiga de Març, c’est le confluent de trois sensibilités, la rencontre de deux violons et d’une chabrette limousine, qui se complètent pour offrir au danseur et à l’auditeur les parfums sauvages et subtils d’un monde à la fois proche et irréel, aux confins de la terre et du ciel : le Massif Central."

Aiga de Març a animé depuis 2002 bon nombre de bals et concerts en Aveyron mais aussi ailleurs ; le premier a eu lieu à Aubin (12) dans le cadre d'un bal à 3 groupes organisé par l'association Garric. Le résultat fut mitigé pour Thierry et François : les danseurs n'étant manifestement pas habitués à évoluer au son de deux violons (il faut dire qu'en Aveyron, on est nourri intensivement depuis son plus jeune âge aux seules mamelles de la cabrette et de l'accordéon), et peut-être aussi surpris par le répertoire inhabituel joué par les deux compères, ils restèrent pour la plupart assis à écouter sagement, mais heureusement et apparemment avec plaisir !
Depuis lors, le groupe a pu affirmer avec succès son identité de groupe de bal, notamment après l'arrivée d'Antoine et de sa chabrette limousine. On se souvient plus particulièrement de soirées torrides (car, paradoxalement, bien arrosées ?) à Salles-la-Source, que ce soit au bénéfice d'Amnesty International ou dans le cadre des rencontres de violoneux "Les violons de l'Automne".

Aiga de Març a été invité à participer à deux reprises au Festival Fous d'Archets, organisé par l'association Arpalhands. Il assura ainsi en 2005 la première partie de Drailles Trio lors d'une soirée verglacée dans le Bassin de Decazeville, puis joua en 2007 à Castelnau-Monratier dans une configuration à 6 musiciens (dénommée Aiga de Març #27), avec le trio de violoneux cantalous Robert SCHILLING, Bernadette MONA et Pierre RAYMOND. François, Bernadette et Pierre (dans une version AdM#14 - à vous de trouver le code !) ont également joué au cours de l'été 2007 lors de la première édition du festival insolite qui s'est tenu à Malbo (15), dans le site naturel de la cascade du Capat.

Le groupe, dans sa nouvelle formule, refera surface en retrouvant le festival Fous d'Archet début mars 2017 à Sébazac, lors d'un bal partagé avec le duo Bourel / Favre et Hector Boyaux.